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Page:Donop - Commandement et obeissance, 2e edition 1909.djvu/48

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que la Patrie aimait, honorait et acclamait.

On savait ce qu’on pouvait commander à des gens d’honneur, et on savait aussi l’obéissance qu’on devait à des chefs dignes d’estime et de confiance.

En est-il de même, aujourd’hui qu’un souffle desséchant, destructeur et mortel, a secoué et ébranlé, et menace tout l’édifice ?

Maintenant qu’on a vu, et qu’on voit, à la tête de l’armée, ceux que je ne veux pas nommer. Maintenant, qu’on voit à la tête de hauts commandements des officiers qu’on ne peut saluer ; qu’on voit, dans les rangs, des condamnés ; qu’on voit l’avancement que règle la délation accordé à ceux qui n’en sont pas dignes et refusé à ceux qui le méritent ; qu’on voit renverser les institutions qui sauvegardent la discipline ; qu’on voit encourager toutes les faiblesses et récompenser les cambrioleurs les plus résolus ou les juges les plus serviles ; qu’on voit corrompre le cœur des soldats, en y excitant au lieu de l’esprit de sacrifice, la religion de la mutualité, au lieu de l’amour du métier, le dégoût qu’amènent les idées pacifistes et la pratique, dans la caserne, des occupations de la profession civile ; que sous leurs yeux, enfin, on frappe sans justice, à tort et à travers, les officiers qui les commandent ?

Humiliée, inquiète, divisée, troublée dans ses