Aller au contenu

Page:Donop - Commandement et obeissance, 2e edition 1909.djvu/60

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Oui, ces compères vigoureux doivent être maintenus, exactement, dans l’exercice de leur vigoureux métier, si l’on ne veut pas qu’ils soient exposés à se couper la gorge.

Hélas ! cette considération du caractère spécial au militaire est souvent méconnue des chefs, possédés de l’inertie du pouvoir, ce qui est la forme la plus tyrannique et la plus étouffante du pouvoir. Quand ils ont, sous leurs ordres, un inférieur vivant, ardent, résolu, ambitieux, ils l’accusent, souvent, d’avoir mauvais caractère, d’être difficile à conduire ; et ils lui préfèrent des officiers sans autre valeur que celle, toute négative, que leur assure leur passivité.

C’est pour des motifs analogues, du reste, qu’une législation et une juridiction spéciales, qui n’ont rien d’exceptionnel, contrairement à ce que les démolisseurs prétendent, ont été instituées ; et il faut être fou à lier, ignorant à battre ou antimilitariste furieux — et l’on peut être tout cela à la fois — pour songer à les abolir.

L’esprit qui préside à ce projet de destruction des conseils de guerre apparaît du reste par le seul fait que, tandis que la répression des fautes les plus graves serait diminuée dans des proportions extravagantes, frisant l’encouragement, la punition prévue pour le refus d’obéissance des officiers serait