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Page:Donop - Commandement et obeissance, 2e edition 1909.djvu/70

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sur les parties qui sont réservées au législateur, sans jamais pénétrer dans un domaine qu’il lui est interdit de violer ; que si elles n’obligent à rien qui soit défendu par une loi supérieure ; que si, enfin, elles n’oublient pas que la soumission ne peut être exigée qu’à l’égard des actes corporels seuls.

Or, depuis un siècle et plus, la législation dont l’observation nous est imposée, celle à laquelle nous avons pris l’habitude d’obéir, en maugréant plus ou moins, par faiblesse, par fatigue ou par crainte d’un plus grand mal, a fort peu de souci de ces vérités essentielles.

Et c’est cette confusion des pouvoirs, ou pour mieux dire, l’accaparement de tous les pouvoirs par l’État, qui est cause des conflits qui divisent aujourd’hui, en deux camps ennemis, les citoyens de la même patrie.

Il faut parler franchement, au risque fort négligeable d’être traité de réactionnaire, de clérical, ou de Romain, par les gens qui, eux, sont des despotes, des athées et des sans patrie. C’est l’orgueil humain qui est inspirateur de nos lois, dont beaucoup sont tyranniques, haineuses et de combat ; c’est l’orgueil humain qui risque de perdre le pays.

Eh quoi, me dira-t-on, vous reniez les conquêtes de la Révolution ; vous ne tenez compte,