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Page:Donop - Commandement et obeissance, 2e edition 1909.djvu/71

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ni de l’affranchissement de la pensée, ni des progrès de l’esprit humain ?

Il est vrai, je l’avoue ; je suis, depuis longtemps, totalement insensible aux conquêtes de la Révolution ; car il y a beau temps que je suis convaincu que la marche naturelle des choses aurait fait adopter, par la monarchie, des réformes plus équitables, plus simples, plus libérales, plus fécondes, plus conformes aux traditions nationales, que les quelques réformes que nous avons payées, au prix de tant de ruines et de sang, et qui nous laissent, sous tant de rapports, fort loin de ce que la plupart des pays étrangers ont su réaliser moins douloureusement.

Je fais peu de cas, je l’avoue aussi, de ce qu’on appelle l’affranchissement de la pensée ; car je ne vois, de tous côtés, que les perpétuelles tyrannies d’un pouvoir afrançais et areligieux, qui ne nous laissent jouir d’aucune des libertés dont jouissent les peuples, qui ne prétendent pas avoir affranchi la pensée. En fait, nous avons libéré de toute entrave ce qui est mal et ce qui fait le mal, et proscrit ce qui est bien et ce qui pourrait faire le bien.

Et, vraiment, quand je compare Colbert à M. Camille Pelletan, d’Aguesseau à M. Baudoin, Richelieu à M. Clemenceau ou à M. Waldeck, Pascal à M. Jaurès, Corneille au grand dignitaire qu’est