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Page:Donop - Commandement et obeissance, 2e edition 1909.djvu/79

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que commirent après lui les capitaines Cléret-Langavant et Spiral, avec simplicité, fermeté, franchise, en bons militaires français et chrétiens.

Quand ce douloureux événement s’était produit, brisant ou arrêtant la carrière de ces trois bons officiers, que j’étais fier d’avoir eu sous mes ordres, j’avais ressenti une émotion profonde, dont je leur avais fait part. J’en ressentis une aussi profonde en lisant le récit du commandant. Je voudrais qu’il fût connu de tous les Français ; ils y verraient à quel supplice peuvent être exposés les meilleurs d’entre eux ; ceux qui ont pour mission de défendre leur vie, leurs biens, leur honneur, leur nationalité peut-être. Et j’estime que toute la règlementation maçonnique disparaîtrait du coup.

Le commandant Dublaix (44 ans, 10 campagnes), qui avait refusé son concours à Paramé, parlant au commandant Héry, s’exprime ainsi : « J’avais pris en moi-même la résolution d’exécuter l’ordre intégralement et jusqu’au bout ; mais, mon cher ami, ça n’a pas pu passer. Quand j’ai vu les vieilles femmes, les paysans qui pleuraient devant leur église, j’ai senti mon cœur se soulever de dégoût ; je me suis dit que, décidément, ce n’était pas notre métier de violenter les honnêtes et paisibles travailleurs. Je n’ai pas pu. Je n’ai pas pu. »