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Page:Donop - Commandement et obeissance, 2e edition 1909.djvu/80

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Mis en demeure de faire briser la porte de l’église de Paramé, par le sous-préfet, qui l’invitait, en même temps, à songer à son avenir qu’il risquait de briser, le commandant avait répondu : « J’ai envisagé toutes les conséquences de mon acte. Vous m’ordonneriez de violer la maison de mon père, je n’obéirais pas. Catholique, l’église est pour moi la maison paternelle ; je n’y toucherai pas. »

Devant le Conseil, le commandant Héry dépose en ces termes : … « ces sommations faites, M. le curé et les personnes qui l’entouraient près de cette porte n’ayant pas répondu, M. le commissaire me demanda si je voulais faire avancer les ouvriers. Je le priai d’attendre un instant et m’adressai à M. le curé en lui demandant s’il pouvait me donner la clef. Celui-ci m’ayant répondu qu’en son âme et conscience il ne pouvait pas, je reculai de quelques pas, et, avant que j’eusse pris aucune décision, M. le commissaire me dit : « Eh bien, commandant, voulez-vous faire avancer les ouvriers ? » C’est alors que je lui donnai lecture de l’article 144 du Code pénal, relatif aux attentats contre la liberté et les droits des citoyens, et, qu’invoquant mes devoirs civiques, je lui déclarai que je ne me jugeais pas suffisamment couvert par sa réquisition contre les peines portées par ces ar-