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Page:Donop - Commandement et obeissance, 2e edition 1909.djvu/84

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cation tout entière, les convictions profondes qui en sont la conséquence ; et j’ai fait mon devoir, dicté par ma conscience, d’accord avec l’honneur. »


Et ces trois bons soldats, ces trois hommes d’honneur furent condamnés. Et la condamnation que le Conseil prononça mit, cependant, en fureur le Parlement qui honore de sa haine les prêtres et les soldats, les champions du Droit et de la Vérité. Il la trouvait d’une criminelle faiblesse !

Au mois de décembre dernier, pour avoir tenu une conduite analogue, le capitaine Magniez, du 8e d’infanterie, fut traduit devant le Conseil de guerre de Lille. Les débats terminés il déclara : « Seul responsable, je prends la responsabilité de tout. J’aimerais mieux être fusillé que de commettre un sacrilège. Ce serait renier mon baptême, les serments de ma première Communion. Je n’ai pas le droit d’être parjure, nul n’en a le droit. »

Et ce bon soldat, cet homme d’honneur fut aussi condamné ; condamné à la destitution, chassé de l’armée, à la joie du Parlement cette fois, par des juges que j’ai le devoir de croire impartiaux, mais qui se trompèrent gravement, car ils sanctionnèrent, d’une façon cruelle, l’iniquité, en frappant un innocent, au nom de ce qu’ils crurent être l’intérêt de la discipline.