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Page:Donop - Commandement et obeissance, 2e edition 1909.djvu/85

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La discipline est étrangère à ces affaires ; ou plutôt, ce sont les condamnés qui seuls songèrent à la sauvegarder, au prix de leur avenir.

On entasserait réquisitions sur réquisitions, de forme et de rédaction diverses ; on réunirait tous les commissaires d’un département et ceux des départements voisins et avec eux des légions de gendarmerie, qu’on ne parviendrait pas à infirmer une seule des raisons que ces condamnés ont si simplement exposées, ni à étouffer une seule de ces paroles qui émeuvent, tracent le devoir et montrent le chemin de l’honneur.

Y parviendrait-on qu’on ne démontrerait pas que le bien du service ni l’exécution des règlements militaires puisse être invoqué, pour déterminer des militaires à briser la porte d’une église, à emporter un séminaire ou un couvent d’assaut ; on ne parviendrait pas davantage à établir que le bien du service ne commande pas de s’opposer à cet acte de violence.

Le souci de la discipline imposait, au contraire, aux pouvoirs publics le devoir de ne pas mêler l’armée à ces besognes louches, afin de la préserver des atteintes que ses qualités les plus précieuses et les plus nécessaires y subiraient.


Mais depuis le jour où l’on a procédé au siège de Frigolet, de légendaire mémoire, on a pris