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Page:Donop - Commandement et obeissance, 2e edition 1909.djvu/86

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l’habitude de faire participer la pauvre armée, bonne à tout faire, à toutes les opérations qui ont troublé la paix publique, et, ce qui est plus triste, la paix des âmes. On la lance à l’assaut de tout ce qui ne s’incline pas devant l’injustice, la violence ou le rapt. Couvents de femmes, couvents d’hommes, écoles, chapelles, églises, presbytères, séminaires, tout a été désigné et abandonné à la violence des exécutions militaires !

Croit-on que cela ne soit pas préjudiciable à la discipline de gens chez lesquels on doit maintenir, avec soin, le sentiment exact de ce qui est permis et celui de ce qui est défendu ; la distinction précise de ce qui est à soi et celle de ce qu’on ne doit pas s’approprier ; le respect des propriétés ; celui des faibles, hommes désarmés, femmes, vieillards, enfants ?

Je ne parle pas du respect dû aux choses sacrées, puisque c’est justement ce qu’on veut détruire.

Mais, je le répète, à quel prix ces manifestations irrespectueuses et coupables ne seront-elles pas payées ?

Des presbytères ou des séminaires, on pourra passer à d’autres sièges. Il tardera, peut-être, aux pauvres gens qu’on aura pervertis de faire de nouvelles campagnes ; on les trouvera prêts à tout, ardents à tout, possédés de la passion de la