Page:Donop - Commandement et obeissance, 2e edition 1909.djvu/87

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violence et de la soif du pillage qu’on leur aura inculquées.

Ce que deviendra alors la discipline, celle qui fait la force des armées, il est inutile de le dire.


Cependant l’armée doit, dit-on, assurer l’exécution des lois.

Non. L’armée n’a pas à assurer, en temps habituel, l’exécution des lois ; ses occupations, comme ses devoirs, sont autres ; et elle ne saurait en être distraite sans danger. La cavalerie n’est pas lancée à la poursuite des voleurs, caissiers ou autres ; l’infanterie ne procède ni aux arrestations ni aux transferts de prisonniers ; elle ne surveille pas la rentrée des impôts ; l’artillerie ni le génie ne détruisent les bâtiments condamnés à disparaître. Rien de tout cela ne regarde les militaires et pour toutes ces besognes, il y a des agents spéciaux.

Il importe absolument de ne pas se tromper sur ce point, car il est capital ; et alors on demeure assuré que, dans les cas que nous visons, l’armée n’avait absolument rien à faire et que c’est à tort qu’on a exigé qu’elle donnât son concours.

Il faut avouer, hélas ! que dans cet emploi irrégulier de l’armée, tout le monde a sa part de responsabilité, et que la moindre n’est pas celle qui incombe aux autorités militaires.