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Page:Donop - Commandement et obeissance, 2e edition 1909.djvu/90

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réduire l’armée à l’état de garde civique le connaissent. Peu à peu les militaires appartiennent à la ville autant, et parfois plus, qu’à leur régiment, et souvent, du bas en haut, surtout en haut, on redoute extrêmement de mécontenter M. le préfet, M. le sous-préfet, M. le maire, le sénateur et le député, les conseillers, quand ils sont du Bloc, et les délégués. Les seules personnes dont l’opinion soit indifférente sont celles que quelques-uns consentent même à violenter ; il est vrai qu’on sait que celles-là ne peuvent pas nuire et qu’elles pardonnent toujours.

Et si les officiers ne sont plus considérés que comme des fonctionnaires ordinaires, taillables, corvéables et tenus de tout faire, selon l’opinion du jour, ne peuvent-ils pas s’en prendre à ceux de leurs camarades qui se sont efforcés de se débarrasser de tout ce qui les distinguait, et devait les distinguer des bourgeois, gens fort honorables sans doute, mais appelés à mener une vie toute différente de la leur, à poursuivre un autre idéal, à avoir d’autres préoccupations, d’autres passions que les leurs ?

Mais ils n’ont eu de cesse qu’on n’ait prescrit aux hommes d’armes de revêtir la tenue militaire bourgeoise ; qu’on n’ait réglementé en tenue, des vêtements tels que les cirés de cuir ou les vestons qui se portent dans les lieux élégants, au détriment du