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Page:Donop - Commandement et obeissance, 2e edition 1909.djvu/91

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respect qu’on doit à l’uniforme ; qu’on n’ait permis de ne plus porter le sabre, en attendant qu’on défende de le porter, qu’on n’autorise à manger à son gré, sans pension, avec n’importe qui !

Et, insensiblement, ces braves gens ont été gagnés par des idées fausses ; ils ont perdu de vue le caractère de leur mission et de leur vie ; ils ont pu entendre, parfois sans broncher, les sottes paroles qui leur étaient jetées à la face, sur leurs devoirs, par des fonctionnaires quelconques dans les visites du corps, en réponse à des salutations trop humbles de leurs chefs. Ils en sont arrivés à s’excuser, presque, devant leurs hommes de les instruire et de leur faire perdre, dans des pratiques vieillies, destinées à disparaître, le temps qu’on devrait consacrer exclusivement, pendant qu’on est soldat, à perfectionner ses connaissances professionnelles civiles. Ils ont cru devoir se remplir la tête et s’efforcer de remplir celles de leurs hommes des idées de solidarité et de mutualité qui, toutes bonnes qu’elles peuvent être, n’ont été imposées à l’armée que dans un but contraire à son bien. Ils se sont quelquefois oubliés à prononcer des mots que jamais les murs d’une caserne n’auraient dû entendre. Ils ont été jusqu’à jeter leurs regards du côté où se tiennent les dispensateurs de toutes les faveurs.

C’est encore l’exception ; je le sais et je m’en