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Page:Dorchain - La Jeunesse pensive, 1883.djvu/133

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s.

Vois-tu, vers le zénith, cette étoile nageant
          Dans les flots de l’éther sans borne ?
L’astronome m’a dit que sa sphère d’argent
          N’était plus rien qu’un cercueil morne.

Jadis, dans un superbe épanouissement,
          D’un troupeau de mondes suivie,
Féconde, elle enfantait majestueusement
          L’amour, la pensée et la vie.

Tous ses bruits, un par un, se sont tus sous le ciel ;
          L’espace autour d’elle est livide ;
Dans le funèbre ennui d’un silence éternel
          Elle erre à jamais par le vide.

Pourtant, elle est si loin que depuis des mille ans
          Qu’elle va, froide et solitaire,
Le suprême rayon échappé de ses flancs
          N’a pas encor touché la Terre.