bon souper, et monsieur de Lafleur
étant venu le soir pour savoir des nouvelles
de ma séance du matin, ma tante,
par reconnaissance de la bonne pratique
qu’il nous avait procurée, l’invita à nous
tenir compagnie.
Lui qui ne cherchait que les occasions d’être seul avec moi, ne se fit pas prier long-temps, imaginant bien qu’il trouverait le moyen d’éloigner Geneviève au moins pour quelques instans. Il lui dit donc qu’il acceptait volontiers, mais à condition qu’il paierait le vin, parce qu’il n’était pas juste que des femmes régalassent, et il lui mit un écu dans la main pour aller chercher trois bouteilles à vingt sous, et de son choix…
Ma maligne tante, qui avait toujours sa leçon de broche sur le cœur, pénétra bien vîte son motif, et me repassant l’écu tout d’un temps, me dit : « Vas-y, Suzon, tu seras plutôt revenue que moi ; j’ai tant couru aujourd’hui ;