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GENEVIEVE.


» fait de ne pas vous le demander avant de partir. — Pourquoi donc, mademoiselle ? — Parce qu’enfin, s’il ne voulait pas m’engager à présent que j’aurai fait le voyage, que vais-je devenir ? Et comment le forcerai-je, si je n’ai pas sa lettre à lui représenter ? — Quelle idée !… Mais quand cela serait, au pis aller… craignez-vous de manquer avec moi ? Est-ce que je vous abandonnerais ?… Nous aurons assez de mes appointemens pour vivre tous les deux. — Moi, monsieur, vivre à vos dépens ! et à quel titre, s’il vous plaît ? — Eh bien, mais… de ma bonne amie, de ma maîtresse, de ma petite femme… — Qu’est-ce à dire, de votre maîtresse ? — Eh ! oui. N’y a-t-il pas déjà assez long-temps que nous jouons ensemble les rôles d’amoureux au théâtre ? Il est temps que nous les jouions tout de bon et par-tout… et j’espère bien, mon cher cœur, que nous allons commen-