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MA TANTE


curé, et qu’il se persuadait que bientôt je ne voudrais plus que lui seul pour confesseur et directeur… Alors il avança à son armoire pour en tirer des pots de confiture ; moi, au contraire, je me rapprochai de la porte pour sortir de chez lui… mais je ne l’osai pas. La crainte de mettre ma tante dans l’embarras, si le vicaire révélait mon travestissement au curé, et la promesse qu’il me faisait de m’en donner l’absolution, et la permission de le continuer, me retenaient dans cette chambre, malgré les impulsions secrètes qui me poussaient à en sortir.

Pendant ce combat intérieur qui se passait en moi, entre la pudeur qui me paraissait en risque, d’un côté, et l’intérêt de mes affaires, de l’autre, le vicaire avait couvert sa table de conserves, de gêlée et de fruits confits, et avait fait mousser dans des tasses du chocolat qui était effectivement apprêté d’avance, et qu’il avait tenu tout chaud