quinze jours plus tard, une tante à elle, qui demeurait à quarante verstes de là. D’autre part, vous connaissez certainement l’habitude, ou, pour mieux dire, la manie qu’ont beaucoup de femmes, et peut-être aussi beaucoup d’hommes, la manie de conserver les vieilles correspondances amoureuses… Le plus sûr, n’est-ce pas, c’est de les jeter au feu ? Eh bien, non, le moindre chiffon de papier, il faut qu’elles le serrent précieusement dans des coffrets ou des nécessaires ; même elles classent tout cela, bien numéroté, par années, par catégories, par séries. Je ne sais si elles y trouvent une consolation ; mais il est certain qu’elles doivent y retrouver d’agréables souvenirs… Évidemment, lorsque, cinq heures avant la fin, elle projetait d’aller rendre visite à sa tante, Natalia Vassilievna ne songeait pas le moins du monde qu’elle allait mourir ; elle n’y songeait même pas une heure avant, alors qu’elle demandait encore le docteur Koch. Il arriva ainsi qu’elle mourut, et que le coffret de bois noir incrusté de nacre et d’argent resta là, dans son bureau. Et c’était un charmant coffret, avec une mignonne petite clef, un coffret de famille, qui lui venait de sa grand-mère. Eh bien ! c’est dans ce petit coffret qu’il
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