conduisît auprès de Maria Sysoevna. Celle-ci, ayant appris qu’il était là, accourait au même instant.
C’était une excellente femme, « une femme à sentiments très généreux », comme disait d’elle Veltchaninov, lorsqu’il raconta dans la suite à Klavdia Petrovna sa conversation avec elle. Tout de suite, après lui avoir demandé des nouvelles de l’enfant, elle se laissa aller à bavarder sur le compte de Pavel Pavlovitch, Comme elle disait, « n’eût été la petite », elle l’aurait envoyé promener depuis longtemps. Déjà on l’avait transporté de l’hôtel dans le pavillon à cause du désordre de sa vie. Vraiment, c’est un crime, d’amener chez soi des filles, quand on a une enfant d’âge à comprendre !… Et il lui crie, alors : « Tiens, c’est elle qui sera ta mère quand je voudrai ! » Figurez-vous que la femme qu’il avait amenée lui a elle-même craché au visage de dégoût. Et il lui dit encore d’autres fois : « Toi, tu n’es pas ma fille, tu es une bâtarde. »
— Comment ! fit Veltchaninov épouvanté.
— Je l’ai entendu de mes oreilles. C’est un ivrogne, qui ne sait ce qu’il dit, c’est vrai ; mais enfin tout cela ne doit pas se dire devant une enfant ! Elle a beau être petite, tout cela lui