X. Le Cimetière
Le médecin avait prévu juste : l’état de Lisa empira plus que Veltchaninov et Klavdia Petrovna ne se l’étaient figuré la veille. Quand Veltchaninov arriva, le matin, la malade avait encore toute sa connaissance, bien qu’elle fût brûlante de fièvre ; il jura plus tard qu’elle lui avait souri, et que même elle lui avait tendu sa petite main. Était-ce vrai, ou n’était-ce qu’une illusion consolante qu’il se donnait, il n’était plus temps de le vérifier : quand vint la nuit elle avait perdu connaissance, et elle resta ainsi jusqu’à la fin. Le dixième jour après son arrivée chez les Pogoreltsev, elle mourut.
Les journées qui précédèrent la mort furent affreuses pour Veltchaninov : les Pogoreltsev craignirent pour lui. Il passa auprès d’eux la plus grande partie de cette période d’angoisses. Durant les derniers jours, il resta des heures entières seul, n’importe où, dans un coin, sans penser à rien ; Klavdia Petrovna venait par-