gne, il reste une heure et repart ; il ne garde plus la décence. » Le garçon de l’hôtel apprit à Veltchaninov que, depuis longtemps déjà, Pavel Pavlovitch allait voir des filles qui habitaient sur la perspective de Voznesensky. Veltchaninov n’eut pas de peine à trouver les filles. Quand il les eut bien régalées, et bien payées, elles se rappelèrent très vite leur client — le chapeau au crêpe les avait frappées — et se plaignirent beaucoup de ne plus le voir. L’une d’entre elles, Katia, déclara « qu’il était très facile de trouver Pavel Pavlovitch », attendu qu’il ne quittait plus Machka Prostakova. Katia ne pensait pas pouvoir le trouver sur-le-champ ; mais elle promit formellement pour le lendemain. Et Veltchaninov fut réduit à compter sur son aide.
Il revint donc le lendemain à dix heures, alla prendre Katia, et se mit en quête avec elle. Il ne savait encore pas lui-même ce qu’il ferait de Pavel Pavlovitch, s’il le tuerait sur place, ou s’il se contenterait de lui annoncer la mort de sa fille, et de lui expliquer que sa présence aux obsèques était indispensable. Les premières recherches furent infructueuses : ils apprirent que Machka Prostakova s’était battue avec Pavel Pavlovitch, il y avait trois jours, et lui avait jeté un petit banc à la tête. Enfin, à deux heures