Page:Dostoïevski - L’Éternel Mari, trad. Nina Halpérine-Kaminsky, 1896.djvu/159

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Pogoreltsev un monsieur fort bien, d’âge mûr, un fonctionnaire, en uniforme. Il remit très poliment à Klavdia Petrovna un paquet à son adresse, de la part de Pavel Pavlovitch Trousotsky. Le paquet contenait une lettre, trois cents roubles, et les papiers nécessaires concernant Lisa.

La lettre était courte, très déférente, parfaitement correcte… Il exprimait toute sa gratitude à Son Excellence Klavdia Petrovna pour la bonté et l’intérêt qu’elle avait témoignés à l’orpheline et ajoutait que Dieu seul pourrait le lui rendre. Il expliquait vaguement qu’une indisposition assez grave ne lui permettait pas de venir en personne assister aux obsèques de sa chère et pauvre enfant, et il s’en remettait pour tout cela, en toute confiance, à l’angélique bonté de Son Excellence. Les trois cents roubles, ajoutait-il, représentaient les frais de l’enterrement et les dépenses qu’avait occasionnées la maladie : si la somme était trop forte, il la priait très respectueusement d’affecter l’excédent à des messes pour le repos de l’âme de Lisa.

Le fonctionnaire qui apportait la lettre ne put rien ajouter ; il était clair, seulement, d’après les quelques mots qu’il prononça, que Pavel