Page:Dostoïevski - L’Éternel Mari, trad. Nina Halpérine-Kaminsky, 1896.djvu/160

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Pavlovitch avait dû insister fortement pour obtenir de lui qu’il acceptât cette mission. Pogoreltsev fut exaspéré par l’expression « les dépenses qu’avait occasionnées la maladie » ; il évalua les frais de l’enterrement à cinquante roubles — on ne pouvait empêcher le père de payer les obsèques de sa fille — et voulut renvoyer sur-le-champ à M. Trousotsky les deux cent cinquante roubles restants. Finalement, Klavdia Petrovna décida qu’on ne les lui retournerait pas, mais qu’on lui ferait parvenir un reçu de l’église attestant que les deux cent cinquante roubles avaient été consacrés à des services pour le repos de l’âme de l’enfant. Dans la suite, ce reçu fut remis à Veltchaninov, qui l’adressa par la poste à Pavel Pavlovitch.

Après l’enterrement, il disparut. Deux semaines entières, il erra par la ville, sans but, seul, absorbé au point qu’il se heurtait aux passants. Parfois il restait toute la journée étendu sur son divan, oubliant tout, jusqu’aux choses les plus élémentaires. Les Pogoreltsev, à maintes reprises, l’invitèrent avec insistance ; il promettait, et puis il n’y songeait plus. Klavdia Petrovna vint un jour en personne, mais ne le trouva pas chez lui. Son avocat