nuations qui pouvaient bien avoir l’air d’avances, en l’annonçant comme un homme « du meilleur monde », un vieux garçon riche, fatigué du célibat, et peut-être tout disposé à faire une fin d’un moment à l’autre et à s’établir, « surtout à présent qu’il venait de recueillir cet héritage ». Il semblait bien qu’il y eût quelque chose de cela chez l’aînée des filles, Katerina Fédoséievna, celle qui avait vingt-quatre ans, et dont Pavel Pavlovitch parlait comme d’une très charmante personne. Elle se distinguait de ses sœurs par plus de recherche dans sa toilette, et par l’originale coiffure qu’elle s’était faite de ses superbes cheveux. Ses sœurs et les autres jeunes filles avaient tout l’air d’être parfaitement persuadées que Veltchaninov venait « pour Katia ». Leurs regards, certains mots, jetés furtivement au cours de la journée, le convainquirent que son hypothèse était exacte.
Katerina Fédoséievna était une grande fille blonde, très forte, aux traits extraordinairement doux, au caractère manifestement pacifique, hésitant, un peu mou. « Il est bien étrange qu’une pareille fille ne soit pas encore mariée, songea malgré lui Veltchaninov, en la regardant avec un vrai plaisir ; elle n’a pas de