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Page:Dostoïevski - L’Éternel Mari, trad. Nina Halpérine-Kaminsky, 1896.djvu/89

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— Je vous ai dit pourtant que je suis reçu chez eux comme si c’était ma propre famille ! s’écria Veltchaninov presque avec colère. Klavdia Petrovna la recevra aussi bien que possible, sur un mot de moi… comme si c’était ma fille… Le diable vous emporte ! Vous savez bien vous-même que vous dites tout cela uniquement pour parler !

Il frappa du pied.

— Et puis, reprit l’autre, est-ce que tout cela ne paraîtra pas bien singulier ? Il faudra toujours que j’aille la voir, une fois ou l’autre ; il ne faut pas qu’elle soit tout à fait sans son père. Et… comment irai-je, moi, dans une maison noble ?

— Je vous dis que c’est une famille très simple, sans prétention ! cria Veltchaninov ; je vous dis qu’il y a beaucoup d’enfants. Elle renaîtra, là-dedans. Je vous présenterai dès demain, si vous voulez. Même il faudra absolument que vous alliez les remercier ; nous irons tous les jours si vous voulez…

— Oui, mais…

— C’est absurde ! Et ce qui est exaspérant, c’est que vous savez vous-même que vos objections sont absurdes ! Voyons, vous viendrez chez moi ce soir passer la nuit, et puis demain