Aller au contenu

Page:Dostoïevski - L’Éternel Mari, trad. Nina Halpérine-Kaminsky, 1896.djvu/94

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

VI. Nouvelle Fantaisie d’un oisif


— Vous vous trouvez mal ? dit Veltchaninov effrayé ; je vais faire arrêter, je vais faire apporter de l’eau…

Elle leva sur lui un regard violent, plein de reproches.

— Où m’emmenez-vous ? fit-elle d’une voix sèche et coupante.

— Chez d’excellentes gens, Lisa. Ils sont maintenant à la campagne ; la maison est très agréable ; il y a là beaucoup d’enfants, qui vous aimeront tous ; ils sont gentils… Ne soyez pas fâchée contre moi, Lisa, je ne vous veux que du bien…

Un ami qui l’eût vu à ce moment l’eût trouvé étrangement changé.

— Que vous êtes… que vous êtes… oh ! que vous êtes méchant ! s’écria Lisa, étouffée par les sanglots, en le regardant de ses beaux yeux brillants de colère.

— Mais, Lisa, je…