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Page:Dostoïevski - L’Éternel Mari, trad. Nina Halpérine-Kaminsky, 1896.djvu/98

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simples, iraient sans qu’on y mît la main. Le plan d’ensemble se dessinait de lui-même : « Il y aura moyen, songeait-il, de faire marcher ce misérable, en nous y mettant tous. Il a beau ne nous avoir confié Lisa que pour peu de temps, il faudra qu’il la laisse à Pétersbourg, chez les Pogoreltsev, et qu’il s’en aille tout seul : et Lisa me restera. Voilà tout : pourquoi se monter la tête davantage ? Et puis… et puis, après tout, c’est bien ce qu’il désire lui-même : autrement pourquoi la tourmenterait-il comme il fait ? »

Enfin ils arrivèrent. La maison des Pogoreltsev était en effet un charmant petit nid. Une troupe bruyante d’enfants vint se répandre sur le perron, pour les accueillir. Il y avait longtemps que Veltchaninov n’était venu, et la joie des enfants fut extrême, car ils l’aimaient bien. Avant même qu’il fût descendu de voiture, les plus grands lui crièrent :

— Eh bien, et votre procès ? où en est votre procès ?

Et tous les autres, jusqu’au plus petit, répétèrent la question, avec des rires. C’était une habitude, de le taquiner au sujet de son procès. Mais lorsqu’ils virent Lisa, ils l’entourèrent aussitôt, et se mirent à l’examiner, avec la