Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/151

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dit le prince suppliant comme un enfant.

Zina recommence la romance en question. Le prince n’y peut tenir et s’agenouille devant elle en pleurant.

— Oh ! ma belle châ-âtelaine ! Sa voix tremble de sénilité et d’émotion. Oh ! ma châ-armante châ-âtelaine ! Oh ! ma chère enfant ! Que de choses vous m’avez ra-ap-pelées du temps passé ! J’espérais alors un autre avenir ! Je chantais alors avec la vicomtesse… des duos… cette même romance… et maintenant… ah ! je sais ce qui m’attend…

Le prince a prononcé tout ce discours d’une voix entrecoupée et haletante, sa langue se raidit, quelques mots sont inintelligibles. On voit seulement qu’il est au comble de l’émotion. Maria Alexandrovna se hâte de jeter de l’huile sur le feu.

— Prince ! mais vous allez devenir amoureux de Zina.

La réponse du prince dépasse toutes les espérances de Maria Alexandrovna.