Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/249

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qu’on le force à se marier ! Maria Alexandrovna ne craint donc personne, et personne ne peut déranger ce mariage. » Un murmure s’élève qui se transforme aussitôt en cris joyeux. Natalia Dmitrievna se précipite pour embrasser Maria Alexandrovna. Anna Nikolaïevna l’imite, Felissata Mikhaïlovna vient ensuite. Toutes se lèvent, se mêlent. Plusieurs dames sont pâles de rage. On se met à féliciter Zina confuse, on s’en prend même à Aphanassi Matveïtch. Maria Alexandrovna étend les bras avec emphase et presque de force prend sa fille et l’étreint. Seul le prince, remuant toujours, considère cette scène avec étonnement. Du reste, cela lui plaît. En voyant la fille dans les bras de sa mère, il sort même son mouchoir et essuie son bon œil ou perle une larme. On se jette aussi sur lui pour le féliciter.

— Félicitations, prince, félicitations ! crie-t-on de tous côtés.

— Alors vous vous mariez ?

— Vous vous mariez réellement ?