― Qu’est-ce que ça vous fait ?
― Oh ! je ne te force pas à répondre. Oui, qu’est-ce que ça me fait ? Il n’y a pas de quoi te fâcher. Tu as sans doute des ennuis, mais ça ne me regarde pas, seulement je plains…
― Qui ?
― Toi, je te plains.
― N’en faut pas !… ― dit-elle d’une voix à peine distincte, et elle fit un nouveau mouvement d’impatience.
Cela m’excita davantage encore. Comment ! je lui parlais avec douceur, et elle !
― Mais à quoi penses-tu ? Te trouves-tu donc heureuse ? hé !
― Je ne pense à rien.
― C’est justement le mal. Reviens à toi pendant qu’il en est temps. Car il en est temps encore. Tu es jeune, assez belle, tu pourrais aimer, te marier et…
― Tous les gens mariés ne sont pas heureux, ― interrompit-elle vivement.
― Pas tous, certes, mais cela vaut toujours mieux que ta vie, beaucoup mieux même. Et crois-tu que l’amour ne supplée pas à tous les