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LA RELIGION DES CELTES

Age irlandais remaniées par des rédacteurs chrétiens mettent en scène des héros nationaux, des magiciens ou des sorciers en qui l’on a quelque peine à reconnaître les personnifications des forces naturelles ou morales auxquelles les anciens Celtes auraient rendu un culte.

Égarés dans ce labyrinthe d’idées et de faits appartenant à des temps et à des peuples différents, nous n’avons comme fil conducteur que la linguistique. Seule, cette science peut nous dire quelles divinités portent des noms celtiques, quelles autres sont d’origine étrangère. Mais qui nous dira quelles sont les divinités étrangères, quelles sont les croyances et les pratiques que les Celtes ont empruntées aux peuples vaincus ; quelles sont celles qu’ils ont conservées, quelles sont celles qu’ils ont modifiées par une interprétation nouvelle ?

Pour les anciens, les caractéristiques de la religion gauloise sont la croyance à l’immortalité de l’âme et les sacrifices humains. Or, la croyance à une vie nouvelle après la mort, loin d’être le résultat des méditations des philosophes de la Grande-Bretagne est une doctrine indo-européenne que l’on trouve déjà dans les Védas ; les druides n’ont eu qu’à la répandre dans le peuple pour lui donner le mépris de la mort et exalter sa bravoure. Quant aux sacrifices humains que l’on constate au même stade de développement chez tous les peuples dont nous pouvons étudier l’ancienne histoire, ils ne constituent pas une coutume religieuse qui soit propre aux Celtes.

La seule originalité de la religion des Celtes serait donc cette corporation étrange de philosophes spiritualistes, de physiciens et de naturalistes, que l’on appelle les druides. Sans avoir rien qui ressemble à des fonctions officielles, ils occupent une grande place dans l’État. L’enseignement de la jeunesse noble leur appartient. On les prend pour arbitres dans la plupart des contestations publiques ou privées. On ne peut se passer de leur présence lorsqu’on