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INTRODUCTION.


à la copie B qu’une confiance très limitée, là où elle est la seule autorité.

Luzel avait préparé pour l’impression une copie du manuscrit 45 dont il rectifie parfois la métrique et modernise l’orthographe ; cette copie (L) a été déposée par M. A. Le Braz à la Bibliothèque universitaire de Rennes, où elle porte le numéro 12. Elle offre un texte remanié dans le détail, sans qùe toutefois la métrique de tous les vers ait été rétablie n)..

3° En 1871, a paru à l’imprimerie Le Goffic, à Lannion : Buez Ixmis Eunius diientil ha pec’her bras, trajedien en daou act, gant eur proloc vit peb act, in-12 de xn-166 p. Ce texte (C) est assez différent de A. Il s’en distingue d’abord par des omissions : vers 15-18, 347, 350-351, 629, 631, 1401-1402, 1419-1420, 2062, 2161-2162, 2263-2264, 2307-2308, 2345, 2519, 2561-2562, 2831-2832, 2855-2856, 28592862, 2961-2962, 2977-2980, 3001-3002, 3011-3012, 3563-3564, 3628, — et des additions : 4 vers au lieu de 2 après 1427 ; 4 vers mis dans la bouche de Louis après 3634 ; — par des interversions : vers 741-742, 837-838, 853-854 ; — par de très nombreuses divergences de détail portant sur le choix des mots et la construction ; en particulier, C a été expurgé de toutes les expressions grossières que contenait A ; du seul point de vue de la rime, on constate des variantes dans près de 600 vers. Enfin, sur quelques points, le texte de C est tout à fait dissemblable du texte de A : par exemple, le prologue de la seconde journée, 1683-1818 ; le discours de Belzébuth, 10451118 ; le discours de Bérith, 1151-1189, qui dans C est attribué à Baal ; à ce discours en succède, dans C, un autre attribué à Bérith et qui a pour sujet l’Angleterre (voir ci-après Appendice IV) ; le sermon du prédicateur, 1918-2038. Mais si l’on met à part les morceaux qui constituent les parties les plus originales du mystère et qui ont dû subir, au cours des années, des changements complets pour être accommodés au goût du public, on constate que la source commune de A et de C n’est pas très éloignée. Les deux manuscrits ont en commun une lacune après le vers 2062. Les différences de détail que l’on remarque entre eux ne sont pas également réparties sur toute la pièce ; certaines scènes sont presque identiques dans les deux rédactions, par exemple v. 2040-2508. Là où la rime est différente, il n’y a souvent qu’une interversion des deux hémistiches du vers :

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(t) On pou ! s’étonner que Luzel qui, en outre, avait dès 1865 envoyé au ministère une traduction complète de cette pièce, ne l’ait pas publiée. Dans une lettre du 19 mai 1889, A. de La Bonlcrie la lui demandait pour la Revue de Bretagne. A. Le Braz, Essai sur Vhistairc du théâtre celtique, p. 340, écrit que la mise au net de cette pièce (L) occupa les derniers jouis de Luzel.