Page:Doublet - Élégies, 1559.djvu/76

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Vien, il eſt tems, nótre vierge connoitre,
Vien l’inſpirer : ton œil ſ’ébahira,
ViEt vn peu de ton front, peut-eſtre,
Vi(Ne te déplaiſe) en rougira.
Mais ceſt honneur, pour ceſte heure, Déeſſe,
Pardonne lui : car pas ne peut flourir
PaTouiour ceſte ſienne ieuneſſe,
PaNi iamais la tienne perir.
Fai, deuant toi, ce tien fils Himenée
Marcher armé de ſon pudique feu,
MaThalie, Aglæe, Euphroſinée,
MaIoignent l’indiſſoluble neu.
Que fai-tu plus ſur nótre demi monde
Tardif Soleil ? deſcendras-tu iamais ?
TaPlonge toi vitement en l’onde,
TaCar la nuit vaut mieus deſormais.
Paſſe leger, pique aual, pique, pique,
Découure nous la peinture des cieus,
Tu fais tort à ta ſeur vnique,
Car ſon croiſſant eſt de nos dieus.
De ta nuit, donq, tot nos yeus renuelope,
Blanche Diane, ainſi puiſſe donter
BlaTon grand Henri toute l’Europe,
BlaEt bien haut par tout te planter.
Ia ſes couleurs toute choſe a perdues,
Ie ſuis oui, rien que le ciel ne luit :
Ie ſTenebres ſe ſont épandues,
Ie ſEt voici l’amoureuſe nuit.