Page:Doublet - Élégies, 1559.djvu/78

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Tu cueilliras la demimure roſe,
La fraiche fleur, fille du point du iour,
La Pour toi ſeul ſi vermeille écloſe
La Dans le flouri iardin d’Amour.
Et dont la tige, entre tes mains feconde,
Iettonnera mille ſcions diuers,
IetQui doiuent iuſqu’aus fins du monde
IetEſtendre vn iour leurs rameaus vers.
Ie di tes fils, qui, tout tels que leur pere,
Au trais ſans plus, connus enfans du Roi,
AuDe la chaſteté de leur mere,
AuPar le viſage feront foi.
Or, chaſte lit, puiſſe ta molle plume
De paix & ioye vn ni touiours couuer.
De Iamais ſoupir ne ſ’y allume,
De Ne pleur n’i vienne rien lauer.
Il faut ſortir, fermés l’huis damoiſelles,
La nuit ſe pert, viués amans, viués :
La Ô que de garſons & pucelles
La Deſirent l’eur que vous aués :



Elegie 24. à Ian Fourdin.




Si le treſsor des Pindoiſes déeſſes,
À peu de gens chichement departi,
Si iM’auoit de ſes douces richeſſes
Si iOtroié quelque bon parti,
Si i’auois beu de l’heureuſe fontaine,
Qui fait du miel dans les goſiers ſacrés,