Page:Doucet - Campagnards de la Noraye (d'après nature), 1918.djvu/90

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 89 —

La maison du père Joessin était bâtie à quelques pas de la côte, habitation des plus simples : 18 pieds carrés, sans division, un banc des seaux, table, sofa, poêle et armoire, meublée à la manière de Saint-Joseph, je suppose : seulement Pierre Joessin, s’il ne manquait pas de bravoure n’avait pas le caractère conciliant de l’époux de Marie : il habituait ses enfants à se battre entre eux, de sorte que, plus tard, étant hommes faits, lorsqu’ils allèrent travailler en journée, soit à la construction ou au chargement des bateaux, Moïse et Pierre, fils, après un devoir ardu et bien rempli, se dépêchaient, le midi, d’expédier leur maigre dîner pour ensuite, au plus tôt faire l’appel à tous les compagnons de travail, étant donné que comme leur galant adversaire, parfois ami, Francis Grenier, une bonne demie heure de bataille les délassait, les rendait de bonne humeur et les mettait en train de faire un meilleur après-midi d’ouvrage, et cet après-midi se terminait alors