Au surplus, pour répondre à ces paradoxes, à qui demanderons-nous des arguments ? À George Sand elle-même, et à elle seule. Quelques années plus tard, en effet, en relations alors avec Lamennais, elle écrivit pour le Monde les fameuses Lettres à Marcie. Elle s’y adresse à une correspondante imaginaire, à une femme qu’elle suppose atteinte de cette inquiétude et de cette impatience qu’elle a elle-même connues. « Vous êtes triste, vous souffrez, l’ennui vous dévore. » Écoutons quelques-uns des conseils qu’elle lui donne. Elle ne croit plus qu’il appartienne à la dignité humaine de conserver la liberté de changer. « Ce que l’homme rêve, ce qui seul le grandit, c’est la permanence dans l’état moral… Tout ce qui tend à fixer les désirs, à raffermir les volontés et les affections humaines, tend à ramener sur la terre le règne de Dieu, qui ne signifie autre chose que l’amour et la pratique de la vérité. » Voici à l’adresse des vaines rêveries : « Aurions-nous le loisir de songer à l’impossible, si nous faisions seulement le nécessaire ? Serions-nous désespérés, si nous rendions l’espérance à ceux