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Page:Dourliac - Les apprentis de l'armurier, 1895.djvu/27

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III


Depuis la mort de son père et la captivité de son époux, la comtesse Jeanne gouvernait sans contrôle cette belle province de Flandre, que nul n’osait lui disputer.

C’était une fort méchante princesse, hautaine, vindicative, avide de pouvoir, et sacrifiant sans hésiter alliés, amis, parents, à son ambition.

Quiconque voulait distraire une parcelle de son autorité devenait son ennemi et était traité comme tel. Le comte Ferrand en faisait la dure expérience, et, au fond de la prison où il gémissait depuis la bataille de Bouvines, c’est-à-dire depuis douze ans, il méditait sur le tort d’avoir