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les apprentis de l’armurier

Nos héros le saluèrent avec le respect religieux qu’inspiraient alors ceux qui revenaient des lieux saints et s’écartèrent pour le laisser passer.

Il les remercia d’un sourire, et, fendant la haie des soldats qui contenait avec peine la foule entassée sur le passage du cortège, il s’avança hardiment vers les jeunes époux.

Ce mouvement produisit une certaine confusion : les gardes et les curieux échangèrent quelques horions ; une bousculade se produisit et, emportés par la marée humaine, nos voyageurs se trouvèrent refoulés loin de la place et ne purent voir ce qu’il advenait de l’audacieux pèlerin.

— Alors tu viens d’assister au mariage de ta cousine, dit tout bas Gaultier à son ami pendant que l’on faisait souffler les chevaux.

— C’est possible ; moi je me perds dans toute cette noble parenté, répondit Guy avec insouciance.

On traversa Melun, Soissons…

Nos héros, peu versés en connaissances géographiques, ne songèrent pas à s’étonner de la singulière route que leur faisait suivre leur guide.

Après tout, puisque « tout chemin mène à Rome », tout chemin peut bien aussi mener à Paris !

Au reste, on allait si rapidement qu’ils n’avaient pas le loisir de considérer attentivement les pays où ils passaient.

Enfin, un soir, après une longue étape, on atteignit une ville baignée par une rivière.

— Nous sommes arrivés, dit maître Pierre en se frottant les mains.

— Comment c’est là Paris ? s’écria Guy, étonné ?

— Et ce petit cours d’eau c’est la Seine ? ajouta Gaultier.