Page:Doutes sur la religion, suivies de l'Analyse du Traité theologipolitique de Spinosa, 1769.djvu/68

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patriis legibus repugnare, vel communi ſaluti obeſſe, me errare potuiſſe fateor ; ne autem errarem ſedulo curavi, & apprime, ut quidquid ſcriberem, legibus patria, pietati, boniſque moribus omnino reſponderet ». Il répète la même choſe à la fin de ſon livre.

Spinoſa qui avoit été Juif, avoit étudié à fond le texte de l’Ecriture-Sainte ; & ſon ouvrage contient beaucoup d’érudition Rabbinique. Ce nouvel Athée pour fonder ſon Pirrhoniſme, n’oſa pas de haute lutte s’inſcrire en faux contre l’Ecriture-Sainte. Il y a bien plus d’art chez lui. Il commence par examiner phyſiquement la nature du droit Prophétique, & bientôt il en fait diſparoître le merveilleux. Il vient enſuite aux miracles ; & par l’analyſe qu’il en fait, on voit qu’il les confond purement & ſimplement avec les effets naturels. Juſque-là c’eſt un philoſophe qui s’eſſaye ; mais enfin il attaque la vérité de l’hiſtoire ſainte, & ſoumettant à ſon audacieuſe critique l’ouvrage même du St. Eſprit, il releve dans les hiſtoriens ſacrés une infinité de contradictions & d’anachroniſmes prétendus. Moyſe, ſelon lui, n’eſt plus l’auteur du Pentateuque ou des cinq li-