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tôt son cœur vers cet âge simple, elle demanda à l’embrasser avec un air moitié confus moitié sauvage. Alphonse aurait cru l’offenser en la prévenant dans ce désir ; mais il l’accepta de si bonne grâce, qu’elle se remit toute à l’aise auprès de lui et reprit sa candeur et son ingénuité originaires. Jamais entretien ne fut plus agréable à Alphonse. Son cœur autrefois si indifférent à la fleur du sexe cultivé, pliait invinciblement sous les charmes agrestes de cette fleur des bois. Quand il vit son père, celui-ci lui demanda ce qu’il prétendait faire de cette Indienne qu’il lui avait envoyée.

— Laissez moi faire, répondit-il ; vous saurez après la guerre ce que je ferai d’elle ; en attendant servez lui de père, rendez lui la vie agréable et vous me rendrez heureux. »

Le vieux Baron qui ne voulait que