Page:Doyle - Jim Harrison, Boxeur, trad Savine, 1910.djvu/97

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

CHAPITRE VI

SUR LE SEUIL

Ce soir-là, mon père m’envoya de bonne heure au lit, malgré mon vif désir de rester, car le moindre mot de cet homme attirait mon attention.

Sa figure, ses manières, la façon grandiose et imposante dont il faisait aller et venir ses mains blanches, son air de supériorité aisée, l’allure fantasque de ses propos, tout cela m’étonnait, m’émerveillait. Mais, ainsi que je le sus plus tard, la conversation devait rouler sur moi-même, sur mon avenir.

Cela fut cause qu’on m’expédia dans ma chambre, où m’arrivait tantôt la basse profonde de la voix paternelle, tantôt la voix richement timbrée de mon oncle, et aussi, de temps à autre, le doux murmure de la voix de ma mère.

J’avais fini par m’endormir, lorsque je fus soudain réveillé par le contact de quelque chose d’humide sur ma figure et par l’étreinte de deux bras chauds.

La joue de ma mère était contre la mienne.