Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/130

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ne vous ai jamais craint. Je vous laisse ici. Je vous laisse donc avec votre conscience et votre… dame confesseur. Mais vous entendrez encore une parole de vérité avant que je sorte. Vous avez été parjure à votre femme, vous avez été parjure à votre maîtresse, et maintenant je vois que vous pouvez être parjure à votre parole.

Et avec une révérence dans laquelle elle exprimait son indignation et son mépris, elle sortit de la chambre, la tête haute.

Le roi bondit de son fauteuil comme s’il eût été piqué soudain. Avec la douce Marie-Thérèse, sa femme, avec La Vallière plus douce encore, ses royales oreilles n’avaient jamais entendu un pareil langage. Il se sentait écrasé, humilié, étourdi par une sensation inaccoutumée. Quelle était donc cette odeur qui se mêlait pour la première fois à l’encens au milieu duquel il vivait ? Et soudain toute son âme se souleva de colère contre la femme qui avait osé élever la voix contre lui. Il poussa un cri de rage et se précipita vers la porte.

— Sire ! s’écria Mme de Maintenon, qui avait suivi attentivement sur sa figure expressive toutes les phases des émotions par lesquelles il avait passé. — Elle fit rapidement un pas en avant et posa sa main sur le bras du roi.

— Je veux la retrouver.

— Et pourquoi, Sire ?

— Pour lui interdire de se représenter à la cour.