Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/131

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— Mais, Sire, ne pourriez-vous pas lui écrire ?

— Non, non ! Je veux la voir.

Il ouvrit la porte.

— Oh ! soyez ferme, alors !

Ce fut avec un visage anxieux qu’elle le vit partir et s’engager dans le corridor d’un pas rapide et avec des gestes de colère. Puis elle rentra dans sa chambre, et se laissant tomber à genoux sur son prie-Dieu, elle enfonça sa tête dans ses mains et pria pour le roi, pour elle-même et pour la France.

Catinat, le mousquetaire, s’était employé à montrer à son nouvel ami toutes les merveilles du grand palais, et celui-ci avait examiné tout, critiquant ou admirant avec une indépendance de jugement et une rectitude de goût naturelle à un homme dont la vie s’est écoulée libre, au milieu des œuvres les plus nobles de la nature. Le château, surtout, avec son étendue, sa hauteur, la beauté de ses pierres taillées et de ses marbres, l’avait rempli d’étonnement.

— Il faut que j’amène Ephraïm Savage ici, répétait-il. Autrement il ne voudrait jamais croire qu’il puisse exister dans le monde une maison pesant plus que tout Boston et New-York ensemble.

Catinat avait décidé que son ami resterait avec le major Brissac, car son tour de service était revenu. Il était à peine à son poste dans la galerie royale, quand il fut étonné d’apercevoir le roi qui s’avançait rapidement sans escorte. Ses