Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/179

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qu’elle avait de précieux, et son frère aperçut par-dessus son épaule un véritable brasier étincelant de bijoux : rubis, émeraudes, diamants se mêlaient en un tas rutilant et éblouissant, riche moisson récoltée de la générosité du roi pendant plus de quinze ans. D’un côté étaient trois tiroirs superposés. Elle ouvrit le dernier, il était rempli jusqu’au bord de pièces d’or.

— Prenez ce que vous voudrez, dit-elle. Et maintenant quel est votre plan ? Vite !

Il prit l’or à pleines mains et en bourra les poches de son habit. Les pièces glissaient entre ses doigts et roulaient sur le parquet, mais il ne s’en occupait pas.

— Votre plan ? répéta-t-elle.

— Il faut empêcher l’archevêque d’arriver ici. Le mariage sera remis à demain soir et vous aurez le temps d’agir.

— Mais comment l’empêcher 7

— Il y a à la cour une douzaine de bonnes rapières que l’on peut acheter pour moins d’argent que je n’en ai dans une seule poche. Il y a de la Touche, le jeune Tuberville, le vieux major Despard, Raymond de Carnac et les quatre Latour. Je vais les rassembler et attendre sur la route.

— Un guet-apens contre l’archevêque ?

— Non, contre les messagers.

— Oh ! parfait. Vous êtes la perle des frères. Si le message ne parvient pas à Paris, nous sommes sauvés. Allez, allez, ne perdez pas un moment, mon cher Charles.