Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/201

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Plusieurs mains se mirent en mesure de dételer le cheval mort, quand Vivonne arriva et les arrêta.

— C’est votre vie que vous jouez si vous le touchez, dit-il.

— Mais il a assassiné Étienne Arnauld.

— Nous réglerons cette affaire plus tard. Ce soir il est le messager du roi. L’autre est en sûreté ?

— Il est là.

— Liez-moi cet homme et mettez-le à côté de lui.

— Débarrassez le cheval mort de son harnais. Là, maintenant, Garnac, mettez votre cheval à sa place. Vous monterez sur le siège et vous conduirez. Nous ne sommes pas loin maintenant.

Le changement s’effectua rapidement. Amos Green fut jeté dans la voiture à côté de Catinat et l’équipage remonta à grand’peine la côte rapide qu’il avait descendue si vivement.

L’Américain n’avait pas prononcé une parole depuis sa capture, et était resté impassible, les bras croisés sur sa poitrine pendant que son sort était en discussion. Lorsqu’il se retrouva seul avec son compagnon, la parole lui revint pour se plaindre que la fortune l’eût trahi.

— Ces maudits chevaux ! grommela-t-il. Un cheval d’Amérique se serait jeté à l’eau comme un canard. Combien de fois ai-je fait traverser l’Hudson à ma vieille jument Sagamore ! Une fois le fleuve