Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/203

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— Ce n’est pas pour rien que j’ai vécu parmi les Indiens.

— Et puis ?

— Je l’ai jeté dans le fossé et j’ai mis son habit et son chapeau. Je ne l’ai pas scalpé !

— Scalpé, grand Dieu ! mais ces choses-là ne se font que chez les sauvages.

— Aussi me suis-je abstenu. J’avais à peine rassemblé les rênes que toute la bande était là et ils vous ont fourré dans la voiture. Je n’avais pas peur d’être reconnu par eux, mais je craignais de ne pas savoir quelle route prendre, ce qui leur aurait donné l’éveil. Ils m’ont tiré d’embarras en plaçant trois cavaliers en tête, aussi tout alla bien jusqu’au moment où j’ai trouvé le chemin de traverse et je m’y suis engagé. Nous leur aurions échappé si ce coquin n’avait pas blessé le cheval et si ces maudites bêtes n’avaient pas eu peur de l’eau.

Le mousquetaire pressa de nouveau les mains de son ami : — Bien pensé et bien agi, dit-il, vous êtes un brave et loyal compagnon.

— Et maintenant ? demanda l’Américain.

— Je m’imagine que ces hommes nous conduisent dans quelque lieu où ils nous tiendront enfermés jusqu’à ce que l’affaire soit éventée.

— Eh bien, ils n’ont qu’à prendre leurs précautions, alors.

— Pourquoi ?

— Ils pourraient bien ne pas nous trouver quand ils auront besoin de nous.