Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/91

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nature encore ingrate et farouche du Nouveau Monde.

— Quel est ce grand édifice là-bas ? demanda-t-il, comme ils débouchaient sur une grande place.

— C’est le Louvre, un des palais du roi. J’ai vu le séminaire de Saint-Sulpice à Montréal, et je croyais que c’était la plus grande de toutes les maisons, mais qu’est-elle à côté de celle-ci ?

— Vous avez été à Montréal ? Vous connaissez le fort, alors ?

— J’ai fait du service là-bas, et à Québec aussi. Vous voyez que vous n’êtes pas le seul homme des bois à Paris, car je vous donne ma parole que j’ai porté le mocassin de caribou et la veste de cuir, le bonnet de fourrure avec la plume d’aigle, pendant des mois de suite, et il ne me répugnerait pas de revenir à cette vie-là.

Les yeux d’Amos brillèrent de plaisir en voyant que son compagnon et lui avaient quelque chose de commun, et il l’accabla de questions jusqu’au moment où ils arrivèrent à la porte Sud de la ville. Près des murs et du fossé, de longues lignes d’hommes faisaient l’exercice.

— Quels sont ces hommes ? demanda-t-il en les regardant avec curiosité.

— Ce sont les soldats du roi.

— Mais pourquoi sont-ils si nombreux ? Attendent-ils un ennemi ?

— Non, nous sommes en paix avec tout le monde, malheureusement.