Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/307

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couvrant les roues de son sang qu'il rendait en toussant.

Je vis Maître Josué Pettigrue le saisir dans ses longs bras et lui mettre quelques oreillers sous la tête, de sorte que l'homme resta étendu, respirant péniblement et marmottant des prières.

En ce jour-là, le ministre se montra un homme, car il allait hardiment parmi le feu, ses carabines, son épée dans la main gauche-car il était gaucher-et sa Bible dans la main droite.

-C'est pour ceci que vous mourez, chers frères, ne cessait-il de crier, en tenant en l'air le volume brun, n'êtes-vous pas prêts à mourir pour LUI ?

Et chaque fois qu'il faisait cette question, un sourd et prompt murmure d'adhésion partait du fossé, de la charrette et de la route.

-Ils tirent comme des rustauds à une revue de la milice, dit Saxon, en s'asseyant sur le bord de la charrette. Comme tous les jeunes soldats, ils visent trop haut. Quand j'étais adjudant, je ne manquais jamais de faire abaisser les canons des mousquets jusqu'à ce qu'un coup d'oeil me prouvât qu'ils étaient dirigés en ligne horizontale. Ces coquins se figurent qu'ils se sont acquittés de leur besogne quand ils ont fait partir leur arme, bien qu'ils soient aussi sûrs d'atteindre les pluviers que de nous atteindre.

-Cinq des fidèles sont tombés, dit William