Page:Doyle Souvenirs de Sherlock Holmes.djvu/132

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rancune, Hudson ? lui demanda mon père d’un ton humble qui me mit hors de moi.

« — Je n’ai pas reçu vos excuses, grommela-t-il, en me jetant un coup d’œil furieux.

« — Victor, me dit mon père en se tournant de mon côté, vous reconnaîtrez que vous avez traité ce brave homme un peu rudement.

« — Je trouve, au contraire, que nous avons, vous et moi, fait preuve d’une patience extraordinaire, répondis-je.

« — Ah ! vous trouvez vraiment, ricana Hudson. Très bien, patron. Nous verrons cela.

« Et il sortit de la pièce en se dandinant. Une demi-heure après, il quittait la maison, laissant mon père dans un état de nervosité extrême. Depuis lors, chaque nuit, je l’entendais faire les cent pas dans sa chambre, et, c’est au moment où il commençait à reprendre un peu de calme, que ce terrible coup l’a frappé.

« — Sous quelle forme ? demandai-je avec anxiété.

« — Sous la forme la plus extraordinaire qui se puisse imaginer. Il arriva hier, à l’adresse de mon père, une lettre timbrée de Fodingbridge. Mon père la lut, mit sa tête dans ses mains et commença à courir en rond dans sa chambre, comme s’il avait perdu la raison. Quand je réussis enfin à le faire asseoir sur le sofa, je m’aperçus que sa bouche était contractée, ses yeux gri-