Page:Driant, Histoire d’une famille de soldats 1, 1901.djvu/200

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reprenait tout ce qu’il nous ont volé, tout coque La Bourdonnais et Dupleix avaient conquis sous les ci-devant rois.

— Dupleix, La Bourdonnais ! tu connais donc ton histoire de France ? Sais-tu <pic je te trouve bien avance pour un petit sergent de ton âge ? Où as-tu appris tout cela ?

— Dans les livres que Mme  Catherine et aussi le capitaine Jolibois me prêtent.

— Ah ! tu aimes à lire.

— Beaucoup, beaucoup !

— Eh bien, je vais te prêter ce livre-là.

Et l’officier tendit à Tapin le volume qu’il était occupe à lire.

C’est le plus beau des livres que je connaisse, reprit-il, surtout pour un soldat. Je te donne deux jours pour le lire ; dans deux jours, à pareille heure, tu me le rapporteras ici toi-même.

— Merci, commandant, fit Jean tout joyeux ; justement les journées me semblaient longues et vous pensez, bien que nous n’avons pas pu emporter de livres dans nos sacs.

Quand notre petit ami se retrouva dans l’entrepont avec Belle-Rose et qu’il eut narré sa rencontre, il se hâta d’ouvrir le livre. Il portait pour titre :


vie des hommes illustres de la grèce et de rome
racontée par l’historien
PLUTARQUE


Et tout à coup, jetant les yeux sur la page suivante, il poussa un cri étouffé.

— Oh ! maître ! fit-il.

— Quoi donc ? dit le géant.

— voyez !…

Le géant, on s’en souvient, ne savait pas lire.

— Lis donc vite, petit, dit-il ; tu m’impatientes.

— Voilà ce qui est écrit :

Ce livre appartient
à Napoleone di Buonaparte
Élève à l’École militaire de Brienne, 1788.