Aller au contenu

Page:Driant-Un dirigeable au pôle Nord,1910.djvu/183

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans le court laps de temps dont nous disposons, faire une substitution comme celle-là, qui demanderait, en atelier, un travail de plus d’une journée, c’est s’illusionner lourdement. Et puis, ajoutez à cela que je suis un peu fataliste.

— Il ne faut pas être fataliste, Georges, c’est une doctrine d’inaction et de laisser-faire. Il y a là-haut quelqu’un qui voit vos efforts, qui les attend peut-être pour vous en récompenser…

Comme elle achevait ces mots, un amas de neige tomba devant eux. Il venait manifestement du haut de l’aérostat, car d’épais flocons le suivirent, partant du sommet de l’échelle de cordes qui conduisait à la soupape.

C’était Bob Midy qui, ayant entendu dire que cette surcharge empêcherait le ballon de s’envoler. essayait de se rendre utile en déblayant la partie supérieure de l’enveloppe.

Il s’était muni pour cette opération d’un des skis trouvés dans la grotte, et quand il l’eut suffisamment promené sur la soie comme un râcloir aux environs de la soupape, il se glissa à plat ventre vers l’avant, puis vers l’arrière, pour y continuer son ingénieuse opération. L’étoffe distendue luifaisait d’ailleurs un lit au passage, et en très peu de temps il eut déblayé le long fuseau, sauf aux environs des pointes, du lourd manteau qui le surchargeait.

Georges Durtal lui prodigua, quand il descendit, les plus chaleureux compliments.